Le Fast-fashion : une surconsommation dévastatrice
Ces 10 dernières années, le monde de la mode a connu une évolution effrénée. Il n’a d’ailleurs de cesse de trouver de nouveaux adeptes : créateurs, vendeurs, consommateurs, etc. Cet engouement, qui a entraîné une production soutenue et massive de vêtement, a de lourdes conséquences…
Qu'est-ce que le fast-fashion ?
Le fast-fashion est une expression anglo-saxonne désignant le phénomène de renouvellement extrêmement rapide des collections d’articles vestimentaires. Ces dernières sont ainsi essentiellement composées de marchandises aux prix abordables voir bas et destinées à ne servir qu’une seule saison. C’est une pratique révolutionnaire qui met à porter du grand public, et ce le plus vite possible, les dernières tendances perçues sur les podiums. Elle incite les consommateurs à renouveler continuellement leurs garde-robes. Il est donc évident qu’une forte réactivité est attendue du côté des marques. C’est ainsi que certaines enseignes vont proposer plus de cinq collections par an, voir jusqu’à une collection pas mois, au lieu de deux collections saisonnières. ZARA, Primark, H&M, etc. se sont lancées dans cette course effrénée.
Pourquoi le fast-fashion rencontre autant de succès ?
Dans une société où la démarcation et la consommation priment, il est évident que certaines enseignes vestimentaires y ont cherché un bénéfice à retirer. De grandes marques et groupes de fast-fashion ont à plusieurs reprises collaboré pour mieux vendre. Du côté des acheteurs, c’est évidemment une aubaine : les tendances sont plus faciles à suivre et surtout les prix deviennent désormais accessibles ! En effet, le processus de création étant moins complexe et la qualité du produit moyenne (voire basse), les marques peuvent se permettre de proposer des articles à moindres coûts. Finalement, le fast-fashion propose de larges choix : tailles, coloris, tissus, imprimés, etc. En somme, de quoi attirer les foules ; à un tel point que le digital a aussi trouvé moyen de l’exploiter. De nombreuses plateformes de ventes en ligne de vêtements ont ainsi vu le jour et créé de l’emploi.
Quelles sont les conséquences qui dérangent ?
Pour réussir à proposer rapidement de nouveaux articles, les marques de fast-fashion ont malheureusement recours à la copie. Le travail des créateurs s’en trouve largement dévaluer. Les consommateurs, quant à eux, n’ont plus forcément un style qui leur est propre. Opter pour le fast-fashion, c’est en effet prendre le risque d’avoir une robe au design très répandu.
La surproduction est un des effets indésirables du fast-fashion. Plus le nombre de pièces créé est élevé, moins le vêtement sera cher. Les enseignes ne lésinent pas à produire et à mettre en boutique. Les consommateurs, pour leur part, achètent sans compter pour généralement laisser certains vêtements au fond du placard. Même si effectuer des achats en ligne semble réellement pratique, elle contribue malheureusement à cette consommation de masse. Il en résulte parfois un énorme gaspillage avec les stocks invendus. En effet, ceux-ci sont tout simplement brûlés alors que les ouvriers qui ont contribué à leurs fabrications ont, eux, à peine, de quoi se vêtir.
Le fast-fashion pousse également les usines de confection à imposer des conditions de travail effroyables à leurs employés. Généralement basées dans des PMA (Pays Mois Avancé), ces industries emploient souvent des femmes ou enfants qui ne peuvent pas faire valoir leurs droits. Certains travaillent plus de 70 heures, tandis que d’autres sont obligés d’œuvrer dans des lieux insalubres.
L’environnement paie un lourd tribut à cause du fast-fashion. L’industrie de la mode génère une énorme consommation d’eau. Par ailleurs, l’usage de pesticides et engrais chimique, mais aussi de teintures et produits de traitement contribuent à polluer l’écosystème. Il reste important de noter que l’acheminement de toutes les productions par avion est loin d’être un geste écologique ; sans compter qu’il constitue une nécessité économique absolument artificielle.
La surconsommation de vêtements dévalorise le travail du designer, et participe à la dégradation de l’environnement. Il est important de savoir orienter ses choix de créations, et de pouvoir proposer des articles de qualité et rentables.
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Sources